MEMORIALE ITALIANO 23 lation italienne, 32 p. 100 de Slovènes et 20 p. 100 de Croates) les Italiens ont en main l’administration de municipalités qui embrassent 70 p. 100 de toute la population de la Vénétie Julienne. Or, la vie communale, qui constitue la base essentielle et traditionnelle de la vie publique, est organisée selon un système électoral largement ouvert à toutes les couches populaires. Sous le même régime, les municipalités, ayant à leur tête une administration slave ne comptent que le 30 p. 100 de la population réunie des trois provinces. Trieste est gouvernée par un conseil, tenant, de même, lieu de diète, de 80 membres, dont 68 étaient Italiens, et de même dans l’Istrie et dans le Comtat de Gorizia, les règlements électo-raux façonnés par le Gouvernement avec la préoccupation de favoriser les Slaves n’avaient pu empêcher les Italiens de garder la majorité dans les diètes provinciales. Il suffit de ces quelques manifestations plus importantes dans la vie politique de la Vénétie Julienne pour démontrer que les Italiens constituent, en dépit des statistiques officielles, la grande majorité de la population, ou encore qu’une bonne partie des Slaves, bravant les pressions et les agitations des adversaires, s’inclinent devant la supériorité des Italiens, en appréciant les avantages, voir même la nécessité, de la cohabitation avec les éléments italiens, en parlent la langue et en acceptent le programme politique qui, à vrai dire, n’a jamais été caché par le parti italien, même dans les luttes pour les administrations locales. L’importance singulière de ces données se trouve augmentée lorsqu’on tient compte de la tâche de persécution nationale poursuivie par tous les moyens — et surtout pendant les derniers cinquante ans — par le Gouvernement de Vienne contre la population italienne. Contrairement aux lois constitutionnelles, celle-ci se vit constamment refuser des écoles soit inférieures, soit moyennes ou supérieures, tandis que les Slovènes et les Croates (comme prix de leur fidélité inébranlable à la Monarchie, confirmée par la motion du mois de mai 1917 au Parlement Autrichien, et par l’effort militaire soutenu jusqu’au mois d’octobre 1918) gardèrent toujours une situation de faveur et de privilège au sein même des villes nettement italiennes. LA DEFENSE DE L’ADRIATIQUE Grâce à la nouvelle frontière fixée sur les Alpes Juliennes, qui renferme dans les limites du royaume la côte de l’Istrie jusqu’à Fiume, y compris Pola, l’infériorité de l’Italie dans la mer Adriatique, qui lui avait nui si profondément et au détriment de la paix générale de l’Europe, ya