MEMORIALE ITALIANO 29 ennemi de la transformer, en quelques heures, en une base navale de premier ordre par l’emploi tout moderne et extrarapide de mines, de barrages de filets et de sous-marins, ce qui créerait entre la côte et les îles extérieures un bassin impossible à atteindre. Seul, en tenant en son pouvoir cette zone, l’Italie est garantie. FIUME ET LES DROITS DE L’iTALIE Les droits naturels et historiques, les besoins économiques, les exigences de la défense militaire qui sont nécessaires à l’Italie pour son intégrité terrestre et maritime, ainsi qu’on vient de le voir, lui ont été garantis par la Convention avec ses Alliés qui a précédé son entrée en guerre. Ce n’est pas le cas de Fiume avec son district, que l’Italie revendique actuellement et non pas seulement comme une part inséparable de la Vénétie Julienne, comme un complément indispensable de la défense de la côte orientale, mais essentiellement parce qu'il s'agit de la ville italienne qui, après Trieste, Gorizia et Pola, est la plus importante dans l’Adriatique orientale. 33.000 Italiens vivent entourés de 10.927 Slaves et 1.300 Magyars, en cette ville qui a toujours été italienne dans son histoire ancienne et moderne. Le Ban de Croatie Jellacic lui-même qui, en 1848, s’en empara par ordre de l’empereur d’Autriche et pour y dompter la rébellion de la Hongrie contre les Habsbourg, se vit obligé de garantir aux habitants de Fiume par une déclaration publique « leur » langue italienne. Cette ville de Fiume a été à tel point jalouse de sa civilisation italienne, qu’elle ne voulut pas admettre l’introduction d’autres langues dans ses écoles « pour ne pas semer dans les âmes enfantines le mauvais grain contre la langue italienne, la seule parlée depuis toujours à Fiume et l’un des instruments principaux dont la ville se servit pour atteindre son degré actuel de civilisation et son progrès commercial et industriel » (1861). Jusqu’à l’heure actuelle les podestats ou les membres du Conseil municipal, les députés au Parlement ont toujours été Italiens et, par égard pour l’italianité de Fiume, le royaume de Hongrie promulguait jusqu’ici ses lois aussi dans un texte officiel italien. Le caractère italien et autonome, qui a toujours été celui de la ville de Fiume, a été encore accentué depuis que l’impératrice Marie-Thérèse, par son diplôme du 23 avril 1779, déclarait