56 DANUBE Eï ADRIATIQUE pendant la guerre ; les champs de betteraves ont été remplacés par des champs de blé ; la production de la bière a été réduite, pour éviter la disette des fourrages ; l’approvisionnement de cette denrée a été complétée par l’invention des fourrages albumineux, et vingt-deux mille vaches peuvent être nourries avec les résidus de cuisine. Ainsi, l’Allemagne se suffit à elle-même, avec des privations évidentes du fait de la guerre, mais elle pourra résister économiquement un temps deux fois au moins plus prolongé que ne l’escomptent ses ennemis. » « La cherté des vivres n’est pas plus grande en Allemagne qu’en France et en Angleterre : 50-60 %. Mais, en Allemagne, la cherté des vivres est compensée par le fait que la hausse des prix profite à l’agriculture du pays, puisqu’il ne peut plus disposer du marché mondial et que l’argent reste dans ses frontières. Au contraire, la France et l’Angleterre envoient à l’étranger des sommes énormes qui seront perdues pour la fortune nationale. » « La seconde grande source de richesse de l’empire est l’industrie du fer et du charbon. Cette industrie n’a presque nullement souffert de la guerre. Les charbonnages allemands sont supérieurs à ceux de l’Angleterre et de la France. Les gisements dont dispose l’Allemagne sont de beaucoup supérieurs aussi à ceux des pays ennemis. A cela vient s’ajouter l’occupation de la Belgique et de la Pologne, qui met à la disposition de l’empire toute l’industrie sidérurgique et charbonnière de ces deux pays. » Puis la Dresdner Bank, insistant sur la création de nouvelles industries que la nécessité avait imposée à l’ingéniosité allemande, écrivait ;