108 DANUBE ET ADRIATIQUE Les Bulgares disent avoir renoncé aux révisions des frontières et ils proclament qu’ils souhaitent une réconciliation générale de tous les Slaves pour assurer la paix dans les Balkans. Ils n’y mettent qu’une condition : un régime plus libéral en Macédoine yougoslave, c’est-à-dire qu’ils exigent le droit pour les Bulgares d’y vivre selon leurs traditions, d’y parler leur langue maternelle W. Et ils demandent à la France d’user de toute sa force de persuasion auprès de la Yougoslavie pour la décider à établir ce régime libéral. La politique en Bulgarie est donc très complexe. Il y a d’abord le roi Boris et son entourage, le palais. A l’occasion du mariage du roi et d’une fille de Victor-Emmanuel III en octobre 1930, les réjouissances dynastiques furent accompagnées de fraternisations entre les fascistes italiens de Bulgarie et les formations bulgares similaires. La grand’ mère de la petite princesse, dont la naissance a été célébrée à Sofia en février 1933, est la reine d’Italie. On prétend cependant, de ce côté, que les efforts italiens en Bulgarie ne sont que des efforts d’expansion commerciale. Après le palais, il y a l’armée, qui joue le rôle que le monde de la haute finance joue souvent dans nos démocraties (1) Au moment où les Puissances occidentales discutaient du pacte à quatre la conférence Balkanique tenait à Bucarest la quatrième session de son Conseil. On y a préparé le travail de la quatrième Conférence plénière qui se tiendra à Salonique. La Bulgarie maintient sa volonté de ne participer à cette Conférence que si elle a obtenu des décisions concrètes sur la question des minorités. Or la Yougoslavie nie l’existence d’une minorité bulgare en Macédoine. Comment ces deux points de vue pourront-ils se concilier ? Pour le moment, on a eu recours à un compromis de procédure qui a évité un éclat (A. Mousset, L’Europe Centrale).