la'question des emprunts 255 « lui avait d’abord reconnu, pour la plus grande partie, « le traité signé à Londres, à cette époque. « La Hongrie est apparue en ces derniers mois comme « un point de concentration possible entre l’Allemagne « et l’Italie. « L’heure a sonné pour la France d’ouvrir les yeux sur « les combinaisons et les regroupements qui s’élaborent de « la mer du Nord à l’Adriatique, en passant par la vallée « du Danube. « La France a, jusqu’ici, prêté ou garanti depuis la guerre « dans l’Europe centrale, plus de six milliards de francs ^ « de notre épargne, au service d'une politique extérieure, qui « s'est présenté sous la figure de la paix, mais d’où l’on aime-« rait à ne pas voir surgir tout à coup la méduse d’une guerre « nouvelle. « Des accords ont été sans doute échafaudés avec talent « à Stresa, mais pourquoi la Grande-Bretagne a-t-elle, au « dernier moment, à Genève, au Conseil de la Société des « Nations, refusé de prendre aucune participation effective « au financement du fonds commun prévu par ces accords ? « Pourquoi la Tchécoslovaquie, à qui nous avons prêté, « tout récemment encore, 600 millions, s’est-elle séparée de « nous en payant l’Amérique et en refusant de signer le pro-« tocole relatif à l’Autriche ^ ? » (1) Les prêts ont été consentis à la Yougoslavie, à la Pologne, à la Roumanie, à la Hongrie et à la Tchécoslovaquie. Le 14 août 1931, un prêt de 354 millions de francs a été consenti à la Hongrie par la Ranque de l’Union parisienne, sans autorisation du Parlement, sur invitation du Gouvernement de souscrire aux bons du Trésor hongrois sur les avoirs du Trésor français en dollars. (2) On peut s’étonner en effet de cette attitude, car ainsi que le déclarait avec raison M. Vincent Auriol à la Chambre le 5 mars