62 DANUBE ET ADRIATIQUE l’envoyé spécial de la société à Bucarest, pour le temps qui suivra la guerre ». Les questions commerciales, douanières, les questions de transport, intéressant le commerce allemand dans le royaume danubien ; les moyens d’améliorer en faveur des créanciers allemands les conditions de paiement sur la place roumaine, furent largement discutés. Un bureau autrichien fut installé au ministère du Commerce à Bucarest. Il faut se rappeler ici les dispositions des mémoires de Ratisbonne et de Vienne. Les actes internationaux relatifs à la navigation sur le Danube furent remis en question. Ratisbonne et Vienne prirent le soin d’avertir la Roumanie qu’une conférence des villes riveraines se tiendrait prochainement pour délibérer sur la question, mais que les relations politiques et économiques de la Roumanie après-guerre, étant le secret de demain, les organisateurs avaient décidé pour l’instant de ne pas solliciter la Roumanie à participer à l’action. Comme je l’ai dit, la menace était claire, la pression était nette ; les empires centraux reproduisaient exactement les tentatives d’intimidation et d’hégémonie de la fameuse Commission mixte autrichienne de 1880-1882 et les manœuvres de l’ambassadeur d’Allemagne, comte Münster, à la conférence de Londres de 1883. Ces tentatives et ces manœuvres avaient eu pour but d’exclure la Roumanie de la Conférence de Londres, pour imposer la volonté germanique au royaume danubien. La Politique, journal germanophile de M. Marghiloman, souligna le 15 mai 1916 la menace de Ratisbonne et de Vienne : et l'Indépendance roumaine, journal du gouvernement Bratiano, alerta l’opinion. « Les intérêts de la « Roumanie sur le Danube peuvent se mesurer à la Ion-