120 DANUBE ET ADRIATIQUE bons offices, s’attendrait à ce que l’Italie abandonnât sa prétention à la parité navale en Méditerranée. Quelle est, à l’heure actuelle, la politique qui doit être suivie par la France à l’égard de l’Italie ? L'Italie est limitrophe de la France, elle est riveraine de la Méditerranée, et elle est, par cela même, en mesure d’être pour nous, en cas de conflit armé sur notre frontière du sud-est, une menace et une cause d’affaiblissement. Assurer la sécurité de notre frontière du sud-est et de nos côtes sur les deux rives de la Méditerranée doit être pour nous un essentiel objectif. D’autre part, l’Italie tend à devenir un facteur politique de plus en plus important. Pour longtemps, notre politique extérieure devra poursuivre la tâche qu’elle a entreprise : la consolidation et l’achèvement du nouvel ordre européen, qu’elle essaie d’instaurer en Europe centrale et dans la Méditerranée orientale. Dans les difficultés de cette tâche, l’Italie peut nous aider. Elle peut aussi nous nuire, contrecarrer nos vues, compliquer les affaires. L’Italie est fasciste, l’Allemagne est hitlérienne. Nous avons vu que la politique anglaise n’est pas toujours insensible aux influences italiennes, tout en demeurant, dans le groupe anglo-français, suspecte à Rome d’excessives complaisances pour la Yougoslavie. C’est en Europe centrale et orientale un système politique permanent de bascule et de contre-assurances, où l’Italie a toujours eu pour principe de se placer à cheval sur les deux tableaux et de se réserver, soit de retarder la partie, soit de miser à son heure sur le tableau qu’elle considère comme le