CHAPITRE II. — La question d’Autriche. Articles 80 et 88 des traités de Versailles et de Saint-Germain. — Article 01 de la Constitution de Weimar. — La Constitution autrichienne. — La République d’Autriche, garantie de l’ordre européen nouveau. — La Société des Nations protectrice. — Où va l’Autriche ? L’attraction que l’Allemagne exerce sur l’Autriche est toujours inquiétante. Depuis que de l’ancien Empire dualiste se sont détachés : Italiens, Croates, Slovènes, Roumains, Polonais, Tchèques, les Allemands d’Autriche sont restés 6 ou 7 millions U). Il sont par suite une proie tentante pour le pangermanisme, qui, socialiste ou impérialiste, a mêmes buts et mêmes méthodes. Contre ce danger, l’article 80 du traité de Versailles a INTERDIT A L’ALLEMAGNE L’UNION AVEC L’AUTRICHE, TANT QUE LA SOCIÉTÉ DES NATIONS n’y AURA PAS CONSENTI. L’article 88 du traité de Saint-Germain impose à l’Autriche la même objection, et lorsque la constitution allemande de Weimar, en 1919, a voulu prévoir, dans un de ses articles, l’entrée possible au Reichstag des représentants de l’Autriche, M. Clémenceau, au nom des Alliés, a adressé au gouvernement du Reich un ultimatum, qui a abouti à l’annulation de l’article 61, § 2 de la Constitution. Le protocole dispose que l’admission des représentants autrichiens au Reichtag ne pouvait avoir lieu qu’au cas où, en accord avec l’article 80 du traité de paix, le Conseil de la Société des Nations aurait consenti à une modification conforme de la situation nationale de l’Autriche. Dès 1919, les Alliés et la France ont prodigué leur aide (1) Sur 50 millions d’habitants (Tardieu, ibid.). « Aveu rétrospectif du scandale de la maîtrise exercée par ces 6 millions d’Alle-mands »,