LA NOUVELLE TRIPLICE ET LA PETITE ENTENTE 131 de la Petite-Entente a été très favorable, notamment par la France, l’Angleterre et parmi les anciens neutres. De vives protestations se sont, par contre, fait entendre de la part de la Hongrie et de l’Italie ; elles ont été un peu moins âpres — nous dit M. Benès — du côté de Vienne et de Berlin. Le pacte de la Petite-Entente apparaît au gouvernement italien comme un pacte d’alliance militaire, allant, soi-disant, contre l’esprit de la Société des Nations et qui devrait être soumis à son verdict. Ce à quoi M. Benès répond que le pacte sera enregistré à Genève et qu’il ne contient en somme que la prolongation de traités déjà enregistrés, et, qu’en ce qui concerne les engagements militaires, son sens est que les trois Etats de la Petite-Entente s’obligent simplement d’avance à appliquer mutuellement l’un pour l’autre les sanctions prescrites par l’article 16 du pacte de la Société des Nations : la garantie mutuelle de sécurité. Les petits Etats de l’Europe centrale et orientale peuvent-ils durer ? A cette question, M. P. W. Wilson, ancien membre du Parlement britannique, a répondu dans La Gazette des Nations du mois d’août 1932. Les traités de 1919 et de 1920 ont créé onze petits Etats, onze petites nationalités. Sur ces onze Etats, six n’avaient pas d’existence propre avant la guerre. Ce sont : la Finlande, l’Esthonie, la Lettonie, la Lithuanie, la Pologne et