210 DANUBE ET ADRIATIQUE « européens. Dans les années normales, elle vend aux « pays industriels de l’Europe 49 % de ses exportations, « c’est-à-dire, respectivement 6, 10 et 12 % de plus que « la Belgique, la France et l’Allemagne. Elle écoule en « outre 28 % de ses exportations dans les pays agricoles « européens dont elle est un des principaux fournisseurs. » L’Autriche est donc appelée à souffrir plus que tout . autre pays du ralentissement des échanges entre les Etats européens que la crise économique oblige à se replier sur eux- mêmes, et l’on peut justement craindre que s’aggravent, de ce fait, les difficultés qu’elle a connues jusqu’ici. « Les Puissances qui ont reçu de l’Autriche l’engagement « solennel de ne pas aliéner son indépendance sans l’appro-« bation du Conseil de la Société des Nations, et qui sont « tenues de veiller à ce qu’aucun acte ne vienne compro-« mettre cette indépendance, ont aussi le devoir d’aider à « sa prospérité économique, dans la mesure tout au moins « où son existence libre en dépend. « C’est le sentiment de cette responsabilité morale qui « conduit le gouvernement français à estimer que, dans « une œuvre d’organisation européenne, les difficultés « économiques de l’Autriche doivent être prises spécia-« lement en considération. » Au surplus, le mémorandum François Poncet considère que les difficultés traversées par l’Autriche ne sont que temporaires et que le régime spécial de facilités qui lui doit être assuré ne peut qu’être lui-même provisoire. La dérogation à la clause de la nation la plus favorisée qui pourrait en résulter pour les produits autrichiens, serait ainsi limitée strictement dans le temps et dans son objet. Son caractère exceptionnel doit assurer au régime spécial accordé à l’Autriche un accueil favorable de la part des pays tiers.