102 DANUBE ET ADRIATIQUE elle compta aussi une opposition de plus. Cette opposition, en Yougoslavie, se compose des radicaux de M. Staione-vitch, des démocrates de M. Davidovitch, et des agra-riens ou paysans de M. Iovanovitch. — Elle est en lutte ouverte contre la nouvelle Constitution, que le roi Alexandre Ier a cru pouvoir imposer au pays. A cette nouvelle constitution octroyée mais non acceptée, se substituerait une république fédérale, constituée par les quatre unités : Serbie, Croatie, Slovène et Bosnie. En outre, l’organisation révolutionnaire macédonienne, sur laquelle je reviendrai quand j’examinerai la politique de l’Italie en Bulgarie, a décidé dans son onzième Congrès, véritable assemblée nationale, de combattre, plus farouchement que jamais les « oppresseurs serbes », pour obtenir, coûte que coûte, la libération de la Macédoine. Les mesures de répression, récemment prises par le gouvernement de Belgrade à l’égard des anciens chefs des partis politiques de Croatie, de Slovénie et de Bosnie, ont exaspéré les nationalistes macédoniens, qui ont proclamé leur entière solidarité avec l’opposition en Yougoslavie. C’est d’une véritable levée de boucliers qu’il s’agit contre l’hégémonie serbe. La crise politique qui sévit à l’heure actuelle à Belgrade, prend de plus en plus l’aspect d’une crise de régime, favorisant les intrigues de l’Italie fasciste, qui fait, de son côté, tout ce qu’elle peut pour désagréger le royaume des Serbes, Croates et Slovènes. A considérer l’allure que prend la bataille entre Serbes militaires et Croates fédéraux, on peut conclure que l’affaire va mal pour les Serbes. Belgrade a contre lui à l’extérieur : l’Italie, la Hongrie, la Bulgarie et l’Albanie ; à l’intérieur, les peuples non absorbés : Croates,