48 DANUBE ET ADRIATIQUE rence de la paix balkanique, qui devait se réunir à Londres le 16 décembre sous la présidence de Sir E. Grey. « Autre sujet de méditation, « — écrit M. Poincaré :—» Le « ministre de Roumanie à Paris, M. Lahovary, ami sincère « de la France, M. Take Jonesco et le cabinet de Bucarest « faisaient tout ce qui dépendait d’eux pour rapprocher « leur pays de la Triple Entente. Depuis quelque temps, « nous avions reçu des assurances renouvelées de sympathie « et nous y avions répondu avec gratitude. Mais, voici « que le 11 décembre, M. Lahovary, soucieux et un peu « confus, me venait dire en grande confidence : En ces « derniers jours, il y a du changement. Les efforts du « cabinet et de M. Take Jonesco ont été paralysés. On « leur a rappelé de Vienne les accords anciens ; on a « mis la Roumanie en demeure de s’y conformer. Alors ? « Alors, si l’Autriche marchait, la Roumanie serait forcée « de la suivre. » Dans le 3e volume de ses souvenirs L’Europe sous les armes, M. Poincaré revient encore sur la politique ondoyante et diverse de la Roumanie ; il rappelle que M. Take Jonesco n’était pas libre de tout lui confier. « La Roumanie était une alliée de l’Autriche, et celle-« ci, déjà, venait de le lui rappeler avec rudesse. » Et, parlant des difficultés survenues entre Take Jonesco pour la Roumanie et Daneff pour la Bulgarie, au sujet de l’attribution de Silistrie, M. Poincaré ajoute : « Le goûte vernement roumain ne parlait si haut, que parce que « le roi Carol se savait soutenu par Berlin. Le roi Carol « a toujours effectivement dirigé la politique extérieure « de son royaume, et la réputation d’habileté et de sait gesse, dont il jouissait après de ses propres sujets, « faisait que son gouvernement, quel qu’il fût, ne lui con-