LA QUESTION DES EMPRUNTS 281 quant à l’utilisation de cet emprunt, inquiétudes quant à son remboursement. « Pour le remboursement, une déclaration a été faite par le parti national paysan, parti extrêmement puissant, qui, deux fois, a été au pouvoir depuis la guerre et qui peut y être de nouveau demain, déclaration aux termes de laquelle il ne reconnaîtrait pas les emprunts extérieurs contractés par le gouvernement actuel, qu’à tort ou à raison, il considère comme inconstitutionnel. « Cela doit vous rappeler quelque chose ! Souvenez-vous des 8 milliards-or perdus — provisoirement je l’espère — par l’épargne française, malgré les avertissements solennels de Jaurès à cette tribune. « Inquiétudes quand à l’utilisation. Je ne voudrais rien dire de désagréable contre un gouvernement étranger, mais, étant donné les pratiques financières actuelles en Roumanie, les 4 ou 500 millions de déficit de l’année dernière, les 3 milliards de déficit du premier semestre 1928, il est à craindre que cet emprunt ne soit employé, non à assurer la reconstitution économique et financière d’un peuple ami — à ce sujet nous serions d’accord ; mais à perpétuer, à prolonger, tout simplement, l’existence d’un gouvernement qui n’a de libéral que le nom, si j’en juge par le splendide repeuplement des prisons d’Etat de la Roumanie à l’heure actuelle. « Cet emprunt est contracté seulement pour sauver la situation du parti libéral à l’intérieur, quand il s’est converti à l’idée de la stabilisation monétaire, préconisée par le parti national paysan. « Dans ces conditions, je ne crois pas que l’épargne française soit proprement destinée, soit à accomplir ces desseins politiques, soit à s’investir de nouveau dans des dettes in-