DEPUI» 1930 153 « abdiqué leur souveraineté. Or, il ne semble pas que, pour « le moment, ils soient près de le faire. » « Le pacte de la Société des Nations est donc une lex « imperfecta. Aussi les grandes puissances ont-elles voulu « suppléer par d’autres moyens aux lacunes du pacte : « C’est ainsi qu’elles ont mis sur pied un système d’alliances, « capable de garantir par la force des armes la sécurité « des pays alliés. « Mais cette solution ne satisfait et ne saurait satis-« faire l’esprit des milieux politiques français, que nous « savons pénétrés du désir de s'orienter vers des méthodes « nouvelles et plus humaines. De l’avis général, il n’est « que temps de mettre un terme aux jeux que la diplomatie « poursuit sur l’échiquier européen. La conscience humaine « se révolte à l’idée d’une nouvelle guerre, que les progrès « techniques rendraient, hélas, encore plus atroce que la « précédente. L’opinion publique de tous les pays réclame « la paix et le désarmement. Ce n’est plus, aujourd’hui, « l’intérêt d’un groupe de Puissances qui exige l’inaugu-« ration d’une ère nouvelle et l’introduction de méthodes « nouvelles dans les relations internationales, cela nous « est commandé par des facteurs plus puissants ; j’entends « par là l’opinion internationale, les intérêts de la civili-« sation, l’impératif catégorique de la crise économique et « le sentiment d’humanité des peuples, meurtris par les « souffrances. Les plus forts seront obligés de s’incliner « devant ces puissances, sinon aujourd’hui, du moins « demain, alors que les circonstances seront moins favo-« râbles. » L’existence de la S. D. N. est également en jeu. Son sort est lié, sans conteste, à l’idée de substituer, à une paix fondée sur l’équilibre incertain de groupes d’Etats opposés,