162 DANUBE ET ADRIATIQUE « très nations, de son influence légitime et de ses droits « acquis. Porterait-elle, cette Petite-Entente, la respon-« sabilité de l’extrême confusion qui paralyse les travaux « de la Conférence du désarmement ? Ne serait-ce pas « au contraire à quelques grandes puissances qu’il apparie tiendrait de faire grief de la lenteur des spéculations « génevoises ? Et ce sont ces mêmes puissances que Von « voudrait ériger en tribunal suprême sous le signe d'un « désaccord constant ! « Reste évidemment la solution d'acheter l’accord à « quatre à nos frais. Qui n’entrevoit cependant les bou-« leversements où nous entraînerait tous, un commence-« ment, un tout petit commencement de révision des « traités ? « Les pays de la Petite-Entente forment avec la Pologne « une masse de 70 millions d’habitants. Ils souhaitent « simplement vivre en paix, et leur plus cher désir serait « qu’on les considérât comme des pays neutres. Mais en-« core faut-il que cette paix, cette sécurité à laquelle ils « aspirent ne soit pas irrémédiablement compromise ; « car ils sont résolus à défendre leur patrimoine et à com-« battre énergiquement les manœuvres de ceux qui vou-« draient amoindrir leur liaison territoriale, en coupant « notamment la Tchécoslovaquie de la Roumanie. » On dit que Sir John Simon a prodigué à M. Benès les apaisements rituels. On n’a pas l’impression que le malaise soit près d’être dissipé.