SÉCURITÉ ET SOLIDARITÉ 73 u au-dessus du fameux traité de Westphalie, d’avoir conçu « et même partiellement réalisé des rapports d’équité entre « les peuples broyés les uns contre les autres par les « successifs débordements de violences historiques. Re-« noncer au régime pur et simple de la force, pour installer « dans la vie internationale des conceptions commençantes « de droit à développer, il paraît que ce n’est pas assez « pour les metteurs en œuvre de la paix à reculons, qui « n’ont eu qu’à abandonner pas à pas ce que nos grands « soldats avaient gagné. « La question qui s’est posée à Versailles fut de savoir « si la plus grande effusion de sang, dans la plus grande « dépense de sentimentalités, ne nous apporterait pas une « occasion suffisante de chercher des voies de paix durable « pour les sociétés, convulsées sous le fer et le feu des « prolongations de l’état sauvage ; si dans les perturba-« tions de la guerre, on ne pourrait trouver une stabili-« sation des conditions de la paix. « Il nous restait, pour conquête supérieure, le droit « des peuples a se gouverner eux-mêmes, fondement « de toute civilisation. L’idée devait emporter les obs-a tacles, parce qu’elle impliquait la suprême libération « des nationalités. Rien de moins que la revendication « de sa dignité pour chacun et pour tous, sous la consé-« cration d’une individualité nationale, admise au concert « des peuples civilisés. « Nous étions partis pour une guerre de délivrance per-« sonnelle, où nous faisions appel à tous les éléments de a résistance, et voici qu’en pleine bataille, les champions « russes de l’offensive européenne s’effondraient devant « les champions germaniques, aux prises avec ce qui « remuait encore de peuples démembrés. Soudainement,