LA FRANCE ET L’iTALIE EN EUROPE 123 posé la question de savoir si « une collaboration franco-italienne est possible ; si elle est nécessaire ». « L’Italie », — a-t-il dit -— « est non seulement une « grande nation, mais c’est une nation en plein dévelop-« pement et dont l’avenir sera des plus brillants. Elle « a une faculté exceptionnelle d’émigration, faculté que « conserve, en la perfectionnant, une politique intelligente, « qui favorise à la fois la natalité et l’abaissement de la « mortalité et qui évite tout ce qui pourrait appauvrir la « nation matériellement et moralement. « Je n’insiste pas sur la capacité d’accroissement de la « population italienne ; qu’il me suffise de dire que nos « voisins ont l’ambition d’atteindre 60 millions d’habi-« tants dans la deuxième moitié du siècle et qu’ils ont « toute raison d’avoir cette conviction. « D’autre part, l’émigration italienne, nécessité vitale « pour ce pays, est intelligemment dirigée. Elle va de « préférence vers les territoires qui appartiennent à « l’Italie et, à cet égard, on peut constater les progrès « sérieux qui ont été faits dans le bassin méditerranéen. « Mais c’est vers la France que le courant demeure le « plus actif, notamment sur le littoral français de la Médi-« terranée. « ...Des difficultés sont nées entre l’Italie et la France, « des questions délicates, qui sont à résoudre en Lybie, « en Tunisie et à propos de leur puissance navale. Loin « de moi, la pensée de nier ces difficultés, qui n’ont d’im-« portance à mes yeux, qu’en fonction du rôle que l’Italie « et la France peuvent jouer dans le monde moderne. « Si partout la politique des deux pays s’oppose, si « l’Italie veut, sous une forme absolue, maintenir la sou-« veraineté sur ses nationaux en pays étrangers, sans tenir