LA FRANCE ET L’iTALIE EN EUROPE 121 gagnant probable. A l’heure actuelle, c’est l’Allemagne qui attire l’Italie, mais Rome veut ménager l’Angleterre et tenir compte des Etats-Unis. De notre côté, nous continuons notre politique d’entente avec l’Angleterre et l’Amérique, d’accord avec la Petite-Entente et nous nous orientons vers un rapprochement avec la Russie et par conséquent avec la Turquie. Que pouvons-nous faire pour réaliser le rapprochement désiré avec l’Italie ? I. — Resserrer l'entente franco-anglaise ; étant entendu que, même en cas de divergences éventuelles franco-anglaises, le gouvernement britannique ne saurait se prêter à une entente anglo-italienne à l’exclusion de la France et contre elle ; étant aussi entendu qu’une entente franco-italienne n’est pas en mesure de régir le monde et que, sans la France, le concours de l’Italie ne serait pas suffisant pour permettre à l’Angleterre de résoudre les problèmes de l’heure présente. En un mot, il faut que notre politique, concertée d’abord avec VAngleterre, tienne compte des intérêts italiens. II. — En ce qui concerne plus particulièrement la question de VAdriatique et de la Yougoslavie, il nous faut éviter de donner à l’Italie l’impression de nous ménager dans l’Europe orientale un moyen de pression, ou une ressource militaire contre elle. III. — Dans la région danubienne, nous avons vu que la préoccupation essentielle des Italiens est de voir se constituer une confédération danubienne entre les héritiers de l’ancienne monarchie austro-hongroise. De ce côté,