CHAPITRE VIII. — La question des emprunts en Europe centrale et orientale Autriche. — Les protocoles du 4 octobre 1922. — Le protocole du 14 mars 1931. — Le protocole du 15 juillet 1932. — La loi du 30 décembre 1932. — La discussion devant le Sénat de la garantie par l’Etat français d’un emprunt autrichien : point de vue diplomatique et point de vue financier. — Point de vue juridique. La Conférence de Stresa du 5 septembre 1932 avait condamné la politique des emprunts en Europe centrale et orientale. Cependant, en décembre 1932, une garantie de l’Etat français a été donnée à une tranche de cent millions de schillings (350 millions de francs), d’un emprunt du gouvernement fédéral autrichien. Dès 1918, les Alliés et la France, on le sait, ont prodigué leur aide à l’Autriche. Ils ont dépensé pour son ravitaillement plus de 150 millions de dollars. En 1919, un prêt de 48 millions de dollars lui est consenti. En 1920 une avance de 500 000 livres lui est faite. C’est que la République d’Autriche avait été considérée, dès sa création, comme le gage et la garantie de l’ordre européen nouveau, comme l’écrou indispensable de la paix danubienne et que la Société des Nations, consciente des devoirs qu’elle avait contractés, en s’opposant à l’Anschluss initial avait délibérément exercé son rôle de protectrice. L’Autriche fut donc, dès ses origines, ravitaillée et financée par les Puissances : France, Italie, Tchécoslovaquie, Grande-Bretagne, sous le contrôle permanent de la Société des Nations. Comment les secours en nature et en argent ont-ils été dispensés à la nouvelle Autriche de 1922 à 1932 ?