100 DANUBÈ ET ADRIATIQUE « Peut-on nous demander s’il est possible d’aimer les « Cafres et les Patagons ? » Au Sénat italien, Mussolini prononça sur l’incident de Trau un discours, dont les termes sont sans précédent dans l’histoire des relations internationales. Il a manifesté son mépris pour les Serbes, mais, par contre, le Duce a fort ménagé les Croates, dont il a dégagé la responsabilité, spéculant ainsi sur un séparatisme éventuel des Serbes, des Croates et des Slovènes. M. Jevtich, ministre des Affaires étrangères de Yougoslavie, a répondu au discours de Mussolini, en déclarant lui-même au Sénat : « Nous « sommes disposés à entretenir avec l’Italie les plus « amicales relations, seulement, comprenons-nous bien, « nous ne tenons pas à faire une politique de dos courbés « ou de bras croisés. » Et le correspondant du Temps à Rome écrit : « La campagne de la presse italienne contre la Yougoslavie se poursuit dans tous les grands journaux de la péninsule. Après le Giornale d’Italia, le Corriere délia Sera vient de commencer une série d’articles visant à prouver que le royaume des Serbes, Croates et Slovènes est animé, avant tout, d’intentions belliqueuses. C’est ainsi que tous les travaux publics qui sont actuellement en cours en Yougoslavie : chemins de fer, routes, ponts, agrandissement des ports, etc..., auraient un caractère nettement stratégique et guerrier. » Tout cela, cependant, ne serait rien, si la France n’était pas engagée en plein avec Belgrade. Car cet appui ne fait qu’accroître l’arrogance des gens de Belgrade. Et de conclure en demandant si c’est cela que la France veut. Nombre de petits journaux vont plus loin, en développant le thème que la France a assigné à la Yougoslavie