l’europe centrale et orientale
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escarpements aboutissait aux régions alors inaccessibles des grandes neiges. Ainsi, les Carpathes, les Balkans et toutes les chaînes avancées du système alpin formaient à l’Europe occidentale comme un immense bouclier de près de 1.000 km. de largeur. Les populations nomades, qui venaient se heurter contre cet obstacle, risquaient d’y briser leur force. Il ne leur restait donc qu’à se détourner vers le Nord, pour gagner les grandes plaines germaniques, où les migrations successives pouvaient s’épandre plus à leur aise.
  Quant aux envahisseurs, poussés par la fureur aveugle des conquêtes, ceux d’entre eux qui s’engageaient quand même dans les défilés des montagnes, se trouvaient pris comme dans une trappe, au milieu de l’enchevêtrement des vallées. De là, cette multitude de peuples et de fragments de peuples, ce fourmillement de races, qui a fait des contrées danubiennes une sorte de chaos.
  « Comme dans les remous d’un fleuve où se déposent « tous les débris apportés par le courant, les épaves de « presque toutes les populations de l’Orient sont venues « s’entasser en désordre dans ce coin du continent » W.
  C’est pourquoi, en dehors de la zone ethnologique, comprenant les territoires européens de l’ancienne Rome, se trouvent, çà et là dans les Carpathes et les Balkans, quelques enclaves latines, entourées de tous côtés par des peuples d’un autre langage : tels sont les Roumains des plaines inférieures du Danube et de la Transylvanie.
  Le groupe des peuples de langue germanique occupe presque tout le centre de l’Europe, au nord des Alpes et des chaînes qui s’y rattachent. Les Slaves occupent une
  (1) Elisée Reclus, Géographie Universelle.