LA NOUVELLE TRIPLICE ET LA PETITE ENTENTE 127 de l'Autriche-Hongrie, entre les peuples en lutte pour leur affranchissement. Les premières réalisations pratiques furent : la Convention du 14 août 1920 entre la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. En 1921, la Convention avec la Roumanie. Dès 1922, la Petite-Entente fit ses preuves comme facteur puissant dans la politique européenne. A la Conférence de Gênes, elle résista aux premiers assauts de ses adversaires et aux premières graves conséquences de la désagrégation de la Grande-Entente, aux discussions sur les réparations, aux différends entre la France et l’Angleterre, entre la France et l’Italie et au conflit à propos de la Russie. Dans les années suivantes, jusqu’en 1927, la Petite-Entente a consolidé sa position internationale et opposé une solide barrière au révisionnisme centro-européen. Elle s’est assuré un siège au Conseil de la Société des Nations. Pendant la période de Locarno, elle a aidé à la reconstruction économique et financière de l’Autriche et de la Hongrie. En 1927, les adversaires de la Petite-Entente, c’est-à-dire les partisans de la révision des traités et certaines Puissances, qui voyaient en elle un bloc politique incommode, barrant la route à des plans d’expansion, cherchèrent à la détruire, en lui reprochant une prétendue insuffisance de coopération économique. Les efforts se portèrent surtout sur la Roumanie, pour la détacher de la Petite-Entente, en exerçant sur le royaume danubien une pression tant politique qu’économique. De 1927 à 1930, au moment où apparurent les symptômes et les premiers effets de la crise, qui sévit, depuis, sur l’Europe et dans le monde entier, la Petite-Entente