LA NOUVELLE TRIPLICE ET LA PETITE ENTENTE 129 M. Benès, dans son exposé du 1er mars 1933, définit ainsi le sens politique du pacte d’organisation de la Petite-Entente. « Les Etats de la Petite-Entente, au milieu de la « dissociation générale de l’Europe, qui les menace par « ses conséquences éventuelles, ont décidé de mettre un « terme, du moins en ce qui les concerne, à ce processus « de désagrégation européenne et à faire le premier pas « vers une intégration, vers une synthèse, vers la forma-« tion d’une nouvelle communauté internationale ». En second lieu, le problème de l’Europe centrale ne pourra être résolu que si les droits de liberté et d’indépendance de chacun des Etats intéressés sont respectés. Que ce soit de l’est, de l’ouest, ou d’ailleurs qu’un désir se manifeste d’avoir une situation privilégiée, cette prétention ne saurait être acceptée, car ces pays veulent, avant tout, jouir d’une atmosphère de complète liberté. « Il ne s’agit donc pas d’un problème de colonisation » (*). En troisième lieu, la Petite-Entente a pour voisines la Russie, l’Allemagne et l’Italie, elle ne sera j amais dirigée contre aucune d’elles, ni surtout contre l’Italie. La Petite-Entente est essentiellement un élément de paix, de modération, d’unification et de pacification. A l’endroit des autres Etats centro-européens : Hongrie, Autriche et Bulgarie, elle tient à établir ses relations sur la base de l’unité et elle considère comme son premier devoir de respecter les droits, la sou- (1) Henry Bérenger, Ambassadeur, Président de la Commission des Affaires extérieures du Sénat. Académie diplomatique internationale, séance du 13 mai 1932. 10