L’INTERVENTION DE LA ROUMANIE 65 de toute psychologie et de toute vérité, qui entraînent si souvent les Allemands loin du but, donnaient déjà à réfléchir à l’opinion roumaine. Aux appels répétés à la reconnaissance, aux menaces de Vienne et de Ratisbonne, s’ajoutaient des conseils trop bienveillants de Berlin à l’état-major de Roumanie pour la défense nationale. La presse germanophile de Bucarest signalait et répétait que la Commission consultative de statistique, qui venait de travailler pendant quelques mois au ministère de la Guerre, avait révélé que l’autorité militaire roumaine manquait complètement de données statistiques. Cette Commission, présidée par un professeur économiste et composée des officiers généraux et supérieurs de l’état-major, de directeurs de services au ministère de la Guerre, de hauts fonctionnaires de l’Administration des chemins de fer, des directeurs des services statistiques des ministères, de membres du Parlement et de professeurs, avait, en effet, consigné, dans le Moniteur officiel du 17 août 1916, que le ministère de la Guerre était dépourvu des INFORMATIONS ET DES RENSEIGNEMENTS LES PLUS ESSENTIELS. Il ignorait les besoins de l’alimentation en cas de guerre ; — la situation du bétail réquisitionnable, nécessaire à la traction ; — le nombre et la force des minoteries qui devaient moudre pour la consommation de l’armée et la consommation publique ; — les catégories et le nombre de professionnels, dont les services spéciaux devaient être, en temps de guerre, d’une grande utilité pour les établissements militaires ; — la question de la fixation des prix des denrées alimentaires, etc., etc. Le ministère de la Guerre roumain ignorait encore le nombre des embarcations battant pavillon roumain et