268 DANUBE ET ADRIATIQUE Avant la guerre, 40 milliards de francs-or ont été engloutis dans des emprunts étrangers, alors que la France n’avait affecté à ses colonies que 4 milliards d’emprunts à peine. Et, d’accord avec M. Georges Bonnet à Stresa, M. Louis Marin constate, avec raison du reste, que tous les précédents emprunts de l’étranger, ou bien, sont moratoriés à l’heure actuelle, ou bien se sont effondrés. M. Louis Marin a posé la question de l’intérêt de l’emprunt autrichien. M. Cot aurait dit à la Commission des Affaires extérieures de la Chambre que cet intérêt serait de 6 %. « En tout bon sens », dit M. Louis Marin, « est-il possible « qu’un gouvernement qui vient de faire une conversion « portant sur 85 milliards de francs à 5 et 4,5 %, puisse « garantir à l’Autriche un emprunt à 6 % ? En tout état « de cause, le taux de cette garantie consenti à des étran-« gers pourrait-il être supérieur au taux imposé à nos épar-« gnants nationaux ? » L’orateur a critiqué l’inopportunité du prêt à l’Autriche, au moment où le gouvernement français devait prévoir l’emprunt de dix milliards à émettre en 1933. Cette inopportunité est encore aggravée par la détresse profonde de notre trésorerie, par le déficit de nos budgets et par le refus de payer l’Amérique. « J’affirme qu’à l’heure actuelle nous ne sommes pas « en mesure de consentir des prêts à des pays étrangers « ou à les garantir. Nous devons ménager nos ressources « pour nous et à la rigueur pour nos alliés. » M. Louis Marin a repris le rapport de M. Rost Van Tonningen à la Société des Nations sur la situation financière de l’Autriche et il en a tiré des arguments diamétra-