116 DANUBE ET ADRIATIQUE cas de guerre avec la Yougoslavie, pour permettre à l’armée italienne (l’ôter aux Yougoslaves l’usage des lignes de chemin de fer par lesquelles ils pourraient être ravitaillés par l’allié occidental. Le Worwaertz de Berlin du 4 novembre 1927, affirmait déjà que les Italiens fournissaient aux fascistes autrichiens non seulement de l’argent mais aussi des armes, ou pour être plus exact, des fusils Mannlicher provenant du stock d’armes pris par l’Italie à l’ancienne armée autrichienne. Mais les rapports entre l’Italie et l’Autriche sont altérés par la question du Tyrol méridional : au chancelier Seipel, qui avait déclaré que les Autrichiens ne pouvaient se désintéresser du sort de leurs frères du Tyrol méridional, Mussolini répondit le 3 mars 1928 devant la Chambre italienne que « l’Italie est aujourd’hui un grand Etat » tandis que 1’ « Autriche est ce qu’elle est ». On dit que les choses s’arrangèrent depuis et que, dès le mois de juillet, Mussolini ayant fourni largement des subsides aux fascites autrichiens, ceux-ci auraient oublié leurs frères du Tyrol méridional. Il faut aussi retenir que les fascistes autrichiens sont divisés en deux groupes : les uns aspirent à l’union avec le Reich allemand, les autres travaillent à réunir VAutriche et la Hongrie sous la souveraineté de la Maison d'Autriche. Quant au parti social-démocrate, les élections d’automne 1930 ont démontré qu’il conserve ses positions intactes. Cependant, sous l’impulsion de l’italien Coppola, la diplomatie italienne s’orienterait volontiers vers une restauration des Habsbourg : « Cette restauration », — explique-t-il dans la Politica de juin et septembre 1931 — « offrirait « à l’Italie l’avantage d’élever dans le bassin danubien « un rempart contre la marche du slavisme vers l’Adria-