LA QUESTION DES EMPRUNTS 283 Je crois, « a-t-il dit », que l’on confond deux questions tout à fait différentes : Il est en effet question depuis plusieurs mois d’un emprunt roumain, qui a d’abord été envisagé comme devant relever de la Société des Nations et qui a été négocié ensuite avec l'appui des puissances européennes et américaine. Il va sans dire que si cet emprunt, pour une part quelconque, est émis sur le marché français, le gouvernement demandera des garanties et des contreparties. Mais il ne s’agit pas seulement de cet emprunt, il s’agit d’une opération de stabilisation du leu. « La Roumanie a l’intention de stabiliser sa monnaie « le plus tôt possible. Elle n’a pas la bonne fortune de la « France, elle ne peut pas faire cette opération sans crédits « extérieurs et sans appui des instituts d’émission. « Tous les instituts d’émission, je peux dire ceux du « monde entier, sont entrés en rapports à ce sujet. Je crois « qu’il est de l’intérêt français de ne pas rester en dehors « d’une opération de cette sorte. « Je pense qu’il n’est pas de l’intérêt français de laisser « aux instituts d’émission des autres pays européens et « américains le soin et la liberté de procéder seuls à cette « opération d’assainissement monétaire d’un pays ami. « Mais il va sans dire que c’est une opération que, d’autre « part et à l’inverse, nous n’avons jamais eu la pensée de « faire seuls. Nous ne la ferons qu’en participation avec « les instituts d’émission des autres pays. « On a parlé de l’Amérique. Nous n’avons aucune pré-« tention, bien entendu, d’éliminer l’Amérique. C’est elle « qui a pris, en effet, la première — et non pas l’Allemagne — « l’initiative de cette opération. « On nous en a parlé. Nous n’avons pas écarté et nous