80 DANUBE ET ADRIATIQUE « devoirs qu’elle avait contractés, en s’opposant à l’Ans-« chluss initial, n’avait délibérément exercé son rôle a de protectrice. » Il faut croire que ce rôle de protectrice de la Société des Nations est insuffisant pour remédier aux difficultés et au mal moral de la Nouvelle République, car la question, toujours troublante à l’heure actuelle, est celle de savoir où va l’Autriche. Trois partis sont en présence : les chrétiens sociaux, les socialistes marxistes et les pangermanistes. Naturellement, les événements d’Allemagne ont eu leur répercussion en Autriche et les pangermanistes sont devenus les Nazis Autrichiens. Ralliement au troisième Reich, Anschluss, Restauration des Habsbourg, Indépendance nationale ont leurs partisans. Tantôt on accuse le Chancelier Dollfus de préparer la Restauration monarchique, on prétend même qu’il est d’accord avec Gœmbœs, le dictateur de la Hongrie. Tantôt on le loue de vouloir éviter à son pays le sort de l’Allemagne hitlérienne en préparant une réforme constitutionnelle et en instituant une « dictature des modérés ■>, pour sauver ce qui peut être sauvé du régime parlementaire. Les social-démocrates autrichiens voient les indices d’un prochain coup d’Etat des Heimwehren sur Vienne. Déjà de bruyantes manifestations ont eu lieu à Vienne, au cours desquelles il y a eu des blessés et des arrestations M. (1) Voir Danube et Adriatique économiques, ch. 8 et 9.