156 DANUBE ET ADRIATIQUE « est vite tombé, parce que, à la réflexion, on craint qu’elle « n’aboutisse un jour à l’Anschluss, dont l’Italie ne veut « à aucun prix et encore moins qu’il y a deux ans. « De même, M. Mussolini ne veut pas la guerre qui serait « un à coup dangereux pour l’évolution fasciste. Seulement, « la politique italienne est fondée sur le prestige : le jour où « dans une Europe de plus en plus parlementarisée par « la Société des Nations, elle a senti qu’elle perdait l’appui « de la France, elle a fait bloc avec l’Allemagne, car la « règle du jeu veut que l’Italie joue un rôle important en « Europe. » Et, en effet, l’Italie, clef de voûte du monde, voilà le leit-motiv de toute la Presse. Une seule chose compte : « les yeux du monde sont tournés vers Rome ». « Nous sommes révisionnistes » — continue la déclaration — « mais pas comme « vous le croyez en France ; cette opération « délicate doit être faite avec mesure et précaution, car « nous ne voulons pas qu’elle se retourne contre nous. » « Pax Romana ! » Comment faut-il l’entendre ? Le directoire projeté exposerait l’Europe à se diviser en deux camps : les grandes puissances, les petites puissances. Ce serait contraire au pacte de Genève et ce serait renoncer aux bons offices de la Société des Nations. Ce serait revenir à une espèce de Sainte Alliance de 1814. Le directoire des quatre aboutirait-il au maintien de la paix ? 1° Les petites puissances ne laisseront pas remanier la carte actuelle de l’Europe sans protester ; elles ne se laisseront pas de nouveau diminuer, remanier, découper sans crier. A ce jeu, la France perdrait ses alliées les plus