L’ITALIE EN EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE 105 les nappes de pétrole qu’on dit exister dans le pays W. Mais le gouvernement de Belgrade encourut, par contre, la violente hostilité de l’Italie, et celle-ci vit Fiume boycotté par le commerce yougoslave, alors qu’à côté, le port de Sussak se développait rapidement. En ce qui concerne la politique de l’Angleterre dans les Balkans, il faut se rappeler que la Grande-Bretagne n’est jamais intervenue sur le continent, que lorsqu’il s’est agi de se mettre au travers d’une poussée d’hégémonie. Or dans l’Europe centrale et orientale, il est assez singulier que la politique italienne et la politique britannique semblent d’accord pour attribuer à la France, les velléités d’hégémonie de l’Italie qui se proclame dans toute sa presse : « la clef de voûte du monde ». Un second traité italo-albanais d’alliance défensive a d’ailleurs été signé à Tirana le 22 septembre 1927. — En fait, l’armée albanaise est commandée par des Italiens ; la baie de Yallona est ouverte à l’Italie, de vastes entreprises lui sont concédées et l’instruction publique est sous le contrôle italien. Mais Ahmed Zogou, qui se rend compte du danger qu’il court, en laissant l’Albanie sous la domination complète de Rome, voudrait bien se prévaloir de l’article 2 de la Déclaration de 1921, que signèrent la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et le Japon pour garantir l’intégrité (1) 3 mars 1933. — Rome. Les nappes de pétrole dérouvertes récemment dans l’immense concession que l’Albanie a accordée au gouvernement italien, donneront une production, en pétrole, qui pourra satisfaire à tous les besoins de l’Italie.