L’ITALIE EN EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE
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AUX DÉPENS DU RESTE DE L’EUROPE, AVEC L’ALLEMAGNE
et l’Autriche, une vaste union douanière.
  Ces révélations aggravèrent brusquement le malaise que la détresse économique entretenait déjà en permanence dans l’Europe centrale et orientale. Les Yougoslaves furent émus, et, oubliant un moment leurs querelles intestines, Croates, Slovènes et Serbes firent l’union contre l’Italie. Depuis, les incidents entre Rome et Belgrade se sont multipliés et se multiplient.
   L’incident de Trau. — Dans le district de Split, le 1er décembre 1932, jour de la fête nationale yougoslave en Dalmatie, non loin de la frontière italienne, à Troguir ou Trau, les lions ailés de pierre qui gardent les vieux remparts furent mutilés par des nationalistes yougoslaves. Ces lions figuraient l’ancien emblème de Venise, du temps où la toute puissante république régnait sur l’Adriatique. Par cet emblème, Venise marquait sa domination. Les Italiens, héritiers des droits de Venise, considèrent l’Adriatique comme une mare nostrum et les lions ailés comme un symbole. Les nationalistes yougoslaves, exaspérés par les révélations de Wickam Steed, mutilèrent ces lions : « Nous l’avons fait », écrivent-ils dans YEcho de Belgrade, « parce que, depuis des années, les lions de « Venise sont considérés comme la meilleure preuve de « ses droits sur la Dalmatie. Dans les quelques écoles « italiennes que le gouvernement yougoslave est obligé « d’entretenir sur son territoire, on pratique ouver-« tement la propagande la plus haineuse contre notre « pays. Dans un manuel enseigné aux enfants de Troguir, « nous trouvons : « Si l’on admet l’amour, il faut égale-« ment admettre la haine. Pouvons-nous aimer les Serbes ?