DEPUIS 1930 151 « s’emparer de la Dalmatie. Pour l’obtenir, elle entend « se servir de l’Allemagne comme d’un instrument de « pression, comme d’un arbitre. En nous alliant à l’Italie, « nous mettrions une fois de plus notre propre existence « en jeu, dans l’intérêt d’appétits balkaniques étrangers. « Une alliance germano-italienne vaudrait à l’Allemagne « de nouveaux ennemis, non seulement dans les Balkans, « mais à l’est et à l’ouest de l’Europe. D’ailleurs, le fonc-« tionnement d’une alliance germano-italienne dépendrait « essentiellement de la bonne volonté de la Grande-« Bretagne. » Des conseils officieux sont donnés à la France pour la direction de sa politique extérieure. Quelques-uns sont dignes d’être retenus. Parmi ceux-ci, figurent quelques conseils du comte Etienne Bethlen, ancien président du Conseil hongrois. Malheureusement, on ne peut dire que sa voix soit tout à fait désintéressée, car le comte Bethlen est un zélé partisan de la révision des traités. Sous cette réserve, il n’est pas possible de méconnaître la haute portée de certaines pensées qu’il a exposées dans Y Information du 3 mars 1933. « Tant qu’il y aura des Etats souverains, il sera impos- ■ « sible de supprimer la guerre uniquement par le désar-« mement, par des pactes et des formules de paix. Mais on « réussira presque toujours à prévenir les conflits sanglants, « en se laissant guider par une politique sage et prévoyante, « sachant éliminer à temps les causes qui seraient de « nature à les provoquer. Par conséquent, la garantie la « plus sûre de la sécurité réside dans une politique tenant « compte des intérêts de tous... Que chacun reste attaché