LE DIRECTOIRE DE L’EUROPE 161 entre eux et de régler les questions qui les concernent exclusivement, est souhaitable et salutaire. Toutefois, les Etats de la Petite-Entente ne sauraient reconnaître que l’on sert la cause des bonnes relations entre les différents pays, par des accords qui auraient pour but de disposer des droits des tiers, soit que ces accords obligent leurs signataires à prendre des décisions concrètes, soit que ces dernières aient pour but d'exercer une pression sur des pays autres que ceux qui ont conclu ces accords. « Les Etats de la Petite-Entente regrettent en outre que, dans les négociations des jours derniers, l’idée d'une politique révisionniste ait été soulignée. Se plaçant sur le terrain de l’intérêt général de la paix et tenant compte du sentiment unanime et profond de leurs pays, ils considèrent de leur devoir d’attirer l’attention sur le fait qu’une politique révisionniste, amenant nécessairement des réactions énergiques, n’est pas de nature à calmer les esprits des nations et à renforcer les sentiments de confiance, que seule permet la collaboration mutuelle. » Ce communiqué des gouvernements de Belgrade, Bucarest et Prague a été rédigé par M. Titulesco et commenté devant Sir John Simon, chef du Foreign Office, par M. Benès. Les commentaires de M. Benès ont provoqué de nouvelles réactions contre le plan Mussolini-MacDonald. « Il n’est pas douteux » — a déclaré en substance M. Benès — « que le projet MacDonald-Mussolini, tendant « à constituer un directoire à quatre : France, Grande-Bre-« tagne, Italie, Allemagne, aurait pour effet immédiat « de déposséder la Petite-Entente, sans parler de bien d’au- IX