90 DANUBE ET ADRIATIQUE l’Autriche à un accord avec l’Italie et à des compensations, même dans le cas d’une occupation temporaire. Le comte Berchtold avait d’abord répondu que la guerre contre la Serbie n’était pas agressive mais défensive, et que, dès lors, elle ne justifiait aucun échange de vues avec l’Italie. Mais, à la suite d’instructions de M. de Jagow, l’ambassadeur d’Allemagne à Vienne avait déterminé le comte Berchtold à se montrer plus conciliant. L’Autriche avait d’abord proposé l’Albanie comme objet de compensation. L’Italie avait rispoté en réclamant Trente et Trieste. Le prince de Bülow avait déclaré tout net que l’Autriche préférerait la guerre à la cession de Trieste, mais il croyait que l’Italie pouvait réussir à obtenir le Trentin. L’Autriche finit par promettre de céder, contre sa liberté d’action dans les Balkans, les districts de Trente, Roveredo, Biva, Tione et Borgo. M. Sonnino insista pour obtenir tout le Trentin avec les limites de 1811, Gradisca et Gorizia, Trieste et son territoire et les îles Curzolari. L’Autriche répondit le 16 avril par un refus, sauf pour le Trentin, dont elle consentit à céder une plus large partie. Le désaccord apparut dès lors irrémédiable ; l’Italie s’engagea envers la Triple Entente et prit le parti de dénoncer son alliance avec l’Autriche-Hongrie. L’Italie ajouta du reste aux conditions du mémorandum du 11 mars d’autres exigences. Elle stipula que ses nouveaux alliés devraient s’unir à elle pour écarter des futures négociations de paix tout représentant du Saint-Siège. Elle demanda enfin qu’une convention militaire déterminât immédiatement le minimum des forces que la Russie devrait employer contre l’Autriche-Hongrie,