168 DANUBE ET ADRIATIQUE « la démagogie et l’anarchie parlementaire, celle-là même « qui a trop vite fait dégénérer les discussions de Genève. » M. Léon Blum a rappelé que l’idée d’un nouveau Directoire ou d’une nouvelle Sainte Alliance avait malheureusement eu de considérables précédents dans les négociations du traité de paix, dans les négociations entre alliés, au lendemain du traité et dans le traité de paix lui-même, qui se sert si fréquemment de l’expression « les princi-« pales puissances alliées et associées ». « En dépit de tous ces précédents » — a dit M. Léon Blum — « surtout à l’heure actuelle, où l’esprit républi-« cain et les institutions démocratiques fléchissent à l’inté-« rieur de tant d’Etats, nous ne pouvons admettre l’idée « de faire entrer la notion de l’oligarchie, la notion de « puissance et de prépondérance par la force, sur le plan « même des relations internationales et sur le plan de « communauté ». Nous voulons la dévalorisation progressive des frontières, dans l’état d’une humanité réconciliée avec elle-même ; nous voulons une Europe révisée par la paix, par l’entente et par le consentement amiable des peuples. Nous ne voulons pas que l’on ressuscite le « Cocher de l’Europe ». comme on disait au temps de Metternich. Plus juridique en la forme, mais d’accord sur le fond, M. Franklin Bouillon, reprenant les termes du pacte de la Société des Nations, a justement fait observer que l’article 19 constitue l’exception du principe posé par l’article 10. Aux termes de l’article 10, « les membres de la Société s’engagent a respecter et a maintenir l’inté-