LE DANUBE PENDANT LA GUERRE DE 1914 57 <( L’ortie a remplacé le coton, le cellulose de bois a « remplacé le jute, la gomme artificielle a remplacé le « caoutchouc, l’azote a remplacé le nitrate de soude, « la benzine a été remplacée par le benzol ou alcool benzolé, « etc., etc... « En continuant la guerre, l’empire s’appuie uniquement « sur sa propre industrie ; à l’encontre de ses adversaires, « il n’a pas recours aux pays neutres pour couvrir ses « besoins en munitions et armes de guerre. Cette indé-« pendance vis-à-vis de l’étranger assure l’Allemagne « contre l’affaiblissement financier, qui s’accentue jour-« nellement chez ses ennemis. L’argent que l’empire « dépense reste dans le pays. » D’autre part, la statistique allemande, publiée par la Dresdner Bank, faisait un exposé de l’excellent parti que l’économie germanique avait su tirer des réserves constituées avant la guerre. « Ces réserves ont été beaucoup plus grandes qu’on ne « se le figure à première vue, et, d’ailleurs, l’existence de « stocks considérables était imposée par l’extrême déve-« loppement de l’industrie allemande. La spécialisation « des usines atteint en Allemagne un degré inconnu « ailleurs ; ce qui fait que le moindre article manufacturé « n’arrive au consommateur qu’après avoir passé par « un très grand nombre de transformations successives, « effectuées dans des usines différentes. De là, la néces-« sitè pour chacune de ces usines de disposer en perma-« nence de stocks considérables de matières premières. » « L’exemple du cuivre est frappant à ce sujet. Les mi-« nerais de cuivre n’arrivent en Allemagne que par car-« gos complets, Cette circonstance oblige toutes les fon-