ALLEMANDS CONTRE SLAVES toujours servi de monnaie d’échange entre les Habsbourg et les Hongrois, impatients d’autonomie. Ces longues iniquités ont fini par provoquer dans le monde slave, contre la politique viennoise devenue plus hostile à la race slave que ne l’est aujourd’hui celle de Constantinople, un état d’irritation que ne pouvait méconnaître M. le comte Khevenhüller-Metsch, ambassadeur d’Autriche-Hongrie à Paris, lorsqu’en 1906 il protestait (1) en ces termes contre toute tendance de son gouvernement à une politique d’expansion du côté des Balkans : « Le but de la Monarchie austro-hongroise a toujours été nettement défini. Elle n’a jamais visé qu’à maintenir l’indépendance des Etats balkaniques, à favoriser leurs progrès politiques et économiques, et rien, dans ces derniers temps, n’a été de nature à modifier cette orientation. Malgré cela, et contre toute évidence, c’est un dogme intangible chez tous les politiciens des Balkans, que l’Autriche-Hongrie nourrit le secret dessein de frustrer les Etats chrétiens qui s’y sont constitués de leur juste patrimoine. Sincère ou simulée, celle crainte se retrouve partout ». Sans insister aujourd’hui — huit mois après la déclaration d’annexion de la Bosnie-Herzégovine — sur la réplique donnée aux déclarations de l’éminent (1) Journal Le Temps, juillet 1906. e= 66 —i