ALLEMANDS CONTRE SLAVES toire du peuple serbe. La première, une lumineuse période de cinq siècles de gloire, d’activité heureuse, de progrès incessant, semble promettre un lendemain tout de grandeur et de puissance. Ce lendemain, c’est Kossovo. Tout s’effondre. Frappée en plein cœur, la nation serbe est comme anéantie et sur elle s’étend une longue nuit de cinq autres siècles d’esclavage, de persécutions et de misère sous le poids du joug ottoman. A force de vaillance et aussi d’habileté politique les successeurs de ce Michel, que dès le xie siècle, le pape Grégoire Vil saluait du titre de Roi et appelait son fils — les princes de la dynastie des Néman-jas avaient porté si haut leur puissance qu’ils pouvaient entrevoir, pour dernière étape, le trône impérial de Byzance. Ce rêve, le tsar Etienne 111 Douchan, le Charlemagne serbe, parut bien près de le réaliser, au début de la seconde moitié du xiv° siècle, qui vit l’apothéose de l’épopée serbe et son effondrement. Sous les ordres du conquérant, une formidable armée de 80,000 hommes, débordant comme un torrent vers le sud de la péninsule, enlève aux Césars byzantins la Thrace, la Macédoine et la Thessalie, l’Albanie, l’Acarnanie et pousse sa marche victorieuse