ALLEMANDS CONTRE SLAVES la Hongrie contre une attaque extérieure et contre un soulèvement intérieur; elle était avantageuse aux paysans en même temps qu’aux grands propriétaires, assurés d’écouler à Vienne et à Berlin leurs produits agricoles. Les Hongrois offraient en retour une clientèle assurée aux manufactures allemandes. Mais de tels avantages ne sont pas sans contrepartie. Cette autonomie arrachée à Vienne n’est guère effective : les Magyars ont leur Parlement, disposent de leur administration et de leur justice; mais leur armée, leurs finances, leurs relations diplomatiques et commerciales relèvent en réalité de Vienne, ce qui est à dire de Berlin. Si la nation magyare existe en droit, en fait l’empereur d’Autriche règne à Budapest et le Kaiser y gouverne. La Hongrie n’a été depuis bientôt vingt ans qu’un instrument de germanisation, un canal du Drang nach Oslen. Le poids de cette tutelle avait fini par sembler îourd aux épaules des Magyars, en même temps qu’il ieur apparut que des bénéfices de l’expansion balkanique leur part, déjà modeste, s’annonçait de plus en plus restreinte. Le Drang, venant d’Allemagne, ne fait guère que traverser l’Autriche-Hongrie pour 62 —