ALLEMANDS CONTRE SLAVES donné par tout le monde, perdit tout espoir, se découragea et s’abandonna à sa destinée douloureuse et incertaine. L’Autriche, victorieuse, ne perdit pas son temps; elle vit dans ce découragement et cette apathie momentanée l’instant propice pour agir et pour pousser plus loin la réalisation de son programme d’État. Ses cours martiales firent tout pour réussir à briser même l’idée de résistance, pour réussir enfin à soumettre complètement la liberté individuelle et matérielle du peuple ruiné à l’arbitraire de la soldatesque et de la police. Les vexations et les poursuites commencées contre les mahométans furent continuées avec encore plus de rigueur : elles s’appliquèrent aussi aux chrétiens orthodoxes et même aux Serbes catholiques, et, parmi ces derniers, à ceux-là surtout qui n’éprouvaient aucun enthousiasme à s’entendre appeler « Croates », nom forgé pour le besoin de la politique viennoise. La jeunesse de Bosnie-Herzégovine se vit obligée de se soumettre aux exigences des seigneurs de Bal-PIatz : ils furent recrutés et forcés de prêter le serment de fidélité à l’empereur austro-hongrois, — 230 —