ALLEMANDS CONTRE SLAVES la Serbie, malgré la résistance qu’offre le milieu. En attendant les colons, la Sud-Jlrmée y fait opérer ses commis-voyageurs. Adroitement choisis et diplomatiquement stylés par les agents consulaires allemands et austro-hongrois, c’est toujours en langue slave qu’ils viennent offrir leurs étoffes et leur quincaillerie ; ils savent vendre, écouter et se renseigner. En Serbie, notamment, la nécessité même des relations économiques imposées de vive force ou par la terreur a longtemps favorablement servi l’élément commercial allemand, qui en veut aux Serbes d’avoir perdu leur clientèle à la suite du conflit économique d’il y a deux ans. Après les simples constatations qui précèdent, s’aperçoivent assez nettement les causes principales du conflit austro-serbe actuel, et s’explique sans trop de difficulté l’irréductible ténacité du cabinet de Vienne à exiger du cabinet de Belgrade non des excuses dont elle n’a cure, non un désarmement dont rien ne justifie la demande, mais une conversation en tête-à-tête d’où la Serbie ne sortirait que pieds et poings liés par des engagements a librement # consentis. Pour justifier leur invasion des pays slaves, les Allemands excipent volontiers du progrès qu’ils — 17 —