ALLEMANDS CONTRE SLAVES ne sait que trop à quels regrettables errements peut entraîner cette sorte de folie de germanisation à ou trance, depuis que l’on a eu cette tristesse de voir la représentation nationale d’un grand Etat ériger en principe légal l’expropriation forcée de tout un peuple coupable de se refuser à arracher à ses enfants, par l’oubli de leur langue maternelle, le souvenir de leurs traditions nationales. Et l’on voudra bien remarquer que cette option entre l’exil ou la prus-sification a été imposée à une nationalité autrement forte, organisée, outillée pour la résistance, capable de clamer sa détresse que ne le sont en général les Slaves du Sud, tronçonnés, fractionnés, séparés les uns des autres, et—il faut malheureusement le reconnaître — énervés et diminués par leurs rivalités intestines. Nous aurons à faire connaître plus loin quels ont été les résultats réels de l’occupation autrichienne de la Bosnie-Herzégovine et comment s’expliquent et ne se justifient que trop le* protestations désespérées de toutes les populations de race serbe en face de ce que l’on pourrait appeler le « trafic d’une nation » : nous n’en signalerons'ici que ces quelques détails parce qu’ils caractérisent un des côtés physio-' — 15 —