ALLEMANDS CONTRE SLAVES la tutelle de l’Autriche, prisonnier d’une dépendance économique plus étroite, plus lourde et plus agressive que ne le fût jamais, par exemple, le protectorat effectif de la France à Tunis. Pendant trente ans, la Serbie, arrêtée dans son développement naturel et légitime, terrorisée par la menace de la famine dont jouait impudemment la diplomatie autrichienne, s’est cru obligée de supporter une influence politique étrangère, nettement et nécessairement hostile à son progrès, et dont le programme avait pour but de retarder, sinon de rendre à tout jamais impossible, toute cohésion nationale, toute marche vers la civilisation rationnelle, afin de la faire tomber plus tard, fruit mûr bon à cueillir, de la tutelle autrichienne en la vassalité du Drang germanique. A l’endroit des Bulgares et du Monténégro, le Congrès ne témoigna ni plus de bienveillance, ni plus d’équité. Un peu moins mal partagée, cependant, était la Bulgarie à laquelle vint de bonne heure se juxtaposer la Roumélie orientale, formant ainsi un groupement assez compact et assez fort pour se faire respecter. Néanmoins, on ne peut qu’admirer la vaillante énergie de ce petit peuple et l'admirable science politique du souverain qui depuis plus de — 26 —