ALLEMANDS CONTRE SLAVES qui n’est point encore assouvi, puisque dix à douze millions d’Allemands vivent hors de nos frontières. Pourquoi ce sentiment ne serait-il pas logique jusqu’au bout? S’il vient à faiblir, si la Cisleithanie, où l’on ne compte que neuf millions d’Alle-mands contre quinze mjllions de Slaves, accomplit son évolution naturelle, se soumet docilement à la loi des majorités, c’est un nouvel Etat à tendances slaves, un rival au lieu d’un allié qui s’établit sur notre flanc. 11 marche à Y Orient pour son propre compte; mieux encore, il prend la tête d’une Confédération slave, de Vienne à la Mer Noire, adossée par ailleurs à la Russie... Notre échiquier se resserre entre Prague et les Vosges... Notre commerce n’a plus de débouchés que vers le Nord. » On vient de voir, formellement exprimée dans ces extraits de publications allemandes, la conception qui vise à étendre l’hégémonie germanique de Trieste au Danube. Ce n’est, en effet, pas non plus d’hier que l’incorporation de Trieste au bloc germanique hante les rêves de la politique allemande. Après les événements de 1848, le gouvernement de Vienne qui en était alors le moteur, formula nettement cette prétention, et sous le prétexte habilement exploité de parer à de nouveaux mouvements populaires, essaya d’obtenir la sanction internationale. Mais le plan était éventé dans ses conséquences, et la France, l’Angleterre et la Russie refusèrent d’acquiescer au projet autrichien. La note française, présentée en — 166 —■