ALLEMANDS CONTRE SLAVES une alliance. En intronisant l’Autriche-Hongrie chez les Slaves de la péninsule, en grande majorité orthodoxes, que le tsar considérait comme des protégés et le peuple russe comme des frères de race, il ouvrait ainsi une ère de rivalité, il créait une cause de conflit dont la seule éventualité devait être dorénavant une raison nécessaire pour l’Autriche-Hongrie de demeurer l’alliée de l’Allemagne. Dix ans après le Congrès de Berlin, l’Alliance franco-russe apparaissait comme fatale ; déjà en 1887, pendant la crise bulgare, l’attitude du gouvernement français nous avait valu de la part de Saint-Pétersbourg, des démonstrations sympathiques ; et lorsque M. de Bismarck dut prendre malgré lui sa retraite, il suivait avec ironie les phases d’un rapprochement dont Cronstadt allait être la première étape éclatante, qu’il s’était flatté de pouvoir seul entraver et dont il escomptait les difficultés pour ses successeurs. L’on doit à la vérité de reconnaître que, si la diplomatie allemande ne put empêcher l’accomplissement de l’alliance, elle sut avec une perfide, mais prodigieuse virtuosité en contrecarrer les effets, en amoindrir l’influence et même, dans une mesure non ==• 180 —