ALLEMANDS CONTRE SLAVES tique que bientôt la municipalité slave, à l’imitation des majorités allemandes, et du reste avec les mêmes droits, imposerait la langue tchèque ou slovène, ou serbe même, dans les services municipaux, du conducteur de tramways jusqu’aux plaques des rues. « ____ Ce sera pour le fonctionnaire la nécessité de connaître les deux langues, c’est-à-dire, en fait, l’éviction des Allemands qui ne connaissent que l’allemand et souvent ignorent le tchèque ou le slovène; ce sera le lycée slave, l’Université dédoublée, le boycottage réciproque ; ce sera le peuple de serviteurs, comme ils étaient considérés, il y a encore cinquante ans, se haussant jusqu’à ses anciens maîtres ; c’est le combat quotidien, minuscule et grandiose, de deux traditions, de deux langues, de deux sentiments, parfois de deux classes sociales, pour tout dire de deux nations » (i). Entre Magyars et Slaves l’hostilité date de plus loin encore : elle se fonde sur l’oppression séculaire dont les Serbes de Hongrie, aussi bien que les Croates, eurent à souffrir de la part des Magnats, et du côté hongrois sur l’irréductible fidélité dont firent preuve, de tout temps, les Serbes à l’égard de la Maison d’Autriche. Cette fidélité, dont ils furent si mal récompensés, contribua à permettre aux em- (i) M. Gabriel LOU1S-JARAY, Conférence sur la Question d'JJutri-ehe-Jiangrie.