ALLEMANDS CONTRE SLAVES ténégro poursuivait une politique à laquelle on ne saurait refuser ni modération ni logique. Du fait que l’un des plus considérables signataires du traité de Berlin y apportait, de sa seule autorité, une modification importante, il est difficile de nier que la plus élémentaire justice commandait d’écouter favorablement — en ce qu’elles avaient de juste et d’acceptable — les requêtes de deux Etats dont le seul défaut, en la circonstance, a été de n’être pas assez forts pour les imposer. La Bulgarie est le troisième État slave de la péninsule des Balkans. Hier encore principauté autonome mais soumise à la suzeraineté nominale du Sultan, elle est aujourd’hui un royaume dont l’indépendance vient d’être reconnue par la Porte et par les puissances. C’est le couronnement de trente années d’efforts, de patiente ténacité dont le peuple bulgare a le droit d’être fier ; mais il a aussi le devoir d’une fidèle gratitude au roi Ferdinand 1er, qui, depuis vingt années, lui a donné toute sa vie et dont la Bulgarie libre est en partie l’œuvre. Il y a trente ans la Bulgarie n’existait pas. Du puissant empire dont les armées avaient parfois fait — 89 —