ALLEMANDS CONTRE SLAVES droits et ses réclamations, quelque généreuse et résolue que fût son attitude, elle eut commis, en se précipitant dans le piège, cette faute regrettable de faire ainsi le jeu de son implacable adversaire. Je ne crois pas devoir refaire ici l’historique de cette lutte diplomatique de six mois, pénible par l’éventualité tragique qu’elle présentait. On en connaît tous les détails par par les journaux, qui en ont suivi les phases au jour le jour. Si j’y reviens, c’est pour nettement établir que, loin de se croire menacée par les armements— si disproportionnés des siens — de la Serbie, le cabinet de Vienne ne demandait qu’à se voir attaqué « dans un coup d’exaspération » afin d’avoir l’occasion d’occuper le royaume — sous le prétexte de lui « donner une leçon ». On sait déjà combien est désavantageuse la position territoriale de la Serbie. Encerclée et sans issue, elle se trouve en outre sur la route du Drang, dans la partie dont le défrichement a été confié à l’Autri-che-Hongrie. Du plan pangermanique Guillaume 11 s’est réservé la direction ; avec les Allemands du Nord il a porté — 206 —