ALLEMANDS CONTRE SLAVES patriotisme, mais excessif— les porte même à donner au mot nationalité un caractère tellement extensif, en ce qui a trait tantôt à la langue et à la race, tantôt aux rapports historiques et politiques que les étrangers n'ont pu bien des fois que s’en former une idée assez confuse, et qu’il n’était pas inutile — surtout pour l'avenir — de la mettre au point. C’est ainsi qu i! sera bien difficile, en dépit de tous les subterfuges, de donner le change à tous ceux qui, appuyés sur une connaissance suffisante de l’histoire et de la géographie de ces contrées, se sont fait une idée exacte des événements de 1848. Ceux-là n’ignorent point qu’à cette époque, avant même que le gouvernement autrichien entrât en ligne, le gouvernement hongrois, pourtant exclusivement magyar, eut à lutter dans la Batchka et le Banat, au sud, contre les Serbes et les Croates ; au nord, contre les Slovaques; à l’est, contre les Roumains, tous soulevés contre lui. Ce fut alors que, déjà à propos de la question de langue, Kossuth (l’aïeul du ministre actuel) prononça à l’adresse des Slaves, qui se refusaient à admettre la suprématie forcée de la langue magyare sur l’universalité des autres idiomes nationaux parlés sur l’ensemble