ALLEMANDS CONTRE SLAVES armes et de la vaillance de ses héros, et que, de nos jours, il est impossible à un peuple de compter dans le monde sans réformes politiques, sociales, économiques, sans écoles, sans universités, sans chemins de fer, sans télégraphe, sans industrie et sans commerce. Depuis des siècles le Monténégro, constamment sous les armes, avait fini par se désorganiser ; dans ce pays où la poudre seule était en quelque sorte l’expression de la volonté et faisait force de loi, chez un peuple toujours en alerte, les réformes ne pouvaient s’accomplir sans des transitions utilement ménagées. Dans toute la vie monténégrine l’activité réformatrice et créatrice du Prince Nicolas s’est appliquée avec une inlassable sollicitude. L’instruction publique, la justice, les voies de communication, l’industrie et le commerce, tout a été progressivement remanié, étudié et mis en fonction suivant la meilleure adaptation aux nécessités du pays et à ses capacités. Ce n’était pas, cependant, facile besogne que d’amener des montagnards, dont la guerre avait toujours été le seul idéal, à une éducation politique susceptible de les faire profiter utilement de la Constitution qu’il leur a octroyée en 1905. - 87 -